Après l'avoir semé au long de l'année 2007, le voici dans son intégralité.
Le Chant des Séries
Pas de série pour le nombre Un : la nécessité unique, le trépas, père de la Douleur ; rien avant, rien de plus…
Deux bœufs attelés à une coque ; ils tirent, ils vont expirer ; voyer la merveille !
Trois parties dans le Monde : trois commencements et trois fins, pour l’homme comme pour le chêne. Trois royaumes de Merlin, plein de fruits d’or, de fleurs brillantes, de petits enfants qui rient.
Quatre pierres à aiguisées, pierres à aiguisées de Merlin, qui aiguisent les épées des braves.
Cinq zone terrestres : cinq age dans la durée du temps ; cinq rochers sur notre sœur.
Six petits enfants de cire vivifiés par la lumière de la lune ; si tu l’ignore, je le sais. Six plantes médicinales dans le petit chaudron ; le petit nain mêle le breuvage, son petit doigt dans sa bouche.
Sept soleils et sept lunes, sept planètes y compris la Poule. Sept éléments avec la farine de l’air.
Huit vents qui soufflent, huit feux avec le Grand feu, allumés au mois de mai sur la montagne de la guerre. Huit génisses blanches comme l’écume, qui paissent l’herbe de l’île profonde ; les huit génisses blanches de la Dame.
Neuf petites mains blanches sur la table de l’aire, près de la tour de Lezarmeur, et neuf mère qui gémissent beaucoup. Neuf korrigan qui dansent avec des fleurs dans les cheveux et des robes de laine blanche autour de la fontaine à la clarté de la pleine lune. La laie et ses neuf marcassins, à la porte de leur bauge, grognant et fouissant, fouissant et grognant : petits, petits, petits, accourez au pommier, le vieux sanglier va vous faire la leçon.
Dix vaisseaux ennemis qu’on a vus venant de Nantes. Malheur à vous, malheur à vous hommes de Vannes !
Onze prêtres armé, venant de Vannes, avec leurs épées brisées ; et leurs robes ensanglantées et des béquilles de coudrier, de trois cent plus que onze.Douze mois et douze signe ; l’avant-dernier, le Sagittaire décoche sa flèche armée d’un dard. Les douze signes sont en guerre. La belle Vache, la Vache Noire, qui porte une étoile blanche au front, sort de la forêt des Dépouilles ; dans sa poitrine est le dard de la flèche ; son sang coule à flot ; elle beugle, tête baissée ; la trompe sonne ; feu et tonnerre, pluie et vent, tonnerre et feu ; rien, plus rien ; ni aucune série.
Le chant des Séries est issu de la série des "Compagnons du Crépuscule : "Les Yeux d'étain de la ville glauque" de François Bourgeon.
Son origine est une ancienne chanson bretonne intitulée 'Ar Rannoù' (Les Séries) extraite du "Barzhaz Breizh".