Officiellement il est là. Son nom s'étale, en toute lettres, sur l'éphéméride. Le jour s'est lentement étiré à l'égal de la nuit. L'Hiver, froid, devrait tirer sa révérence, regagner ses pénates et laisser son trône au doux Printemps.
Mais voilà qu'il n'en est rien.
Cette année, l'Hiver s'accroche, implacable et féroce. Il souffle le froid, crache la neige, masque le bleu du ciel de pesants nuages et d'écharpes de brumes, renvoi le soleil d'un claquement de doigt, riant de régner en maître sur le temps qui fait et celui qui passe.
Viendra-t-il reprendre sa place, le Printemps ?
Un timide bourgeon veut bien y croire, quelques frileuses jonquilles l'encouragent, les magnolias profitent d'un repli du gris pour égayer le bleu du ciel et saluer le soleil. Si timide qu'il soit le Printemps est bien là.