Cet hiver, les tempêtes s'abattent, les unes après les autres sur la Bretagne.
Il pleut, il vente, il grêle, il tempête et, parfois, entre deux tempêtes, le ciel s'éclaircit.
Un peu.
Alors, entre deux averses, je tente de m'arracher à la tiédeur bienveillante du canapé.
Dehors, le ciel est encore tout barbouillé de nuages. La terre, humide, habillée de flaques d'eau reflète les traînées blanches mêlé de bleu des cieux aquarelles. Mes bottes collent un peu à la boue et glissent sur les cailloux. Mes pas m'emportent vers ma monture à quatre roues. Et je m'envole vers le rivage, pas si lointain.
La mer gronde, monte, fait des vagues immenses à vouloir toucher le ciel. Elle submerge les rochers éparpillés, les balises colorés et, au loin, les phares dressés face à elle.
Au petit
port de Paluden, une carcasse, anciennement blanche montre ses cotes de bois.
Depuis combien se temps est-elle là, écrasant les autres voiliers de sa masse ?
Lentement le ciel s'assombri. Le soleil a passé. Il est temps de rentrer.