lundi 12 février 2007

Voyages d'antan

Enfant, je traversais la France, de nuit, endormie à l'arrière de la voiture de mes parents, une R20 beige. Enfant, je me réveillais à chaque arrêt, curieuse de savoir où on se trouvait. Enfant, je trouvais la nuit immense et mystérieuse, dissimulant moult trésors dans son obscurité, amplifiant les sons alors même que la vision est réduite. La nuit est ainsi. Quittant ma Provence natale au couché du soleil, nous arrivions en Bretagne à son levé. A notre réveil le jeu était de chercher dans le ciel blafard la pointe du clocher d'Henvic, symbole de la fin du voyage.

Plus tard, on fit les voyages de jour visitant en quelques jours l'espace français séparant la Provence de la Bretagne... voyages bien plus enrichissants mais combien de fois plus long et plus harassant sous la chaleur de l'été marquant le début des grandes vacances. Je n'ai jamais aimé cette chaleur étouffante et la lumière crue bien trop vive des étés du Sud. J'aspirais à l'air frais et vivifiant des côtes bretonnes, aux nuages parcourant inlassablement le ciel, aux odeurs du bord de mer, à l'humidité rafraîchissante des forets, à la l'avancée des falaise surplombant l'océan. J'aspirais à la Bretagne, mon véritable pays, à mon vrai "chez-moi".

Aujourd'hui, c'est pour partir à la découverte d'autres paysages, d'autres régions, d'autres pays que je quitte ce chez-moi, où je me sens si bien, où mon coeur a jeté l'encre. Car il y a tant à découvrir de part le vaste monde que je ne pourrais jamais m'empêcher de mettre les voiles vers Ailleurs...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est tout à fait ça... Sauf que je ne suis pas bretonne, moi. Les longs voyages c'était Villeneuve-la côte Atlantique avec mes GP et mon frère. Et la même bousculade et la même errance dans la nuit. Maintenant j'ai peur, peur des longs voyages et en même temps je suis envoûtée. Il y a mon coeur qui conduit à côté de moi. Et moi j'ai peur.
Esguel