
Jadis, au temps où j'étais encore étudiante, je me plaisais à emprunter les petites routes buissonnières pour regagner mon petit studio. Et plus mon trajet s'en trouvait rallongé, plus mon bonheur en était grandi. J'ai découvert, ainsi flânant, de nombreux lieux égarés où oublier le temps. Depuis cette époque bénie où ce temps ne courait pas encore trop vite, j'avoue avoir délaissé les chemins de traverses au profit des grands axes routiers où l'on roule à vouloir rattraper le temps.
Est-ce un mal, est-ce un bien ?... Cela dépend. Mais une chose est sûre, mes anciennes flâneries me manquent.

Alors, mardi dernier, revenant de ma vie marine, j'ai poussé ma monture métallique d'un bleu nuit vieilli sur ses petites routes que jadis nous parcourions sans nous soucier du temps. Écoutant des musiques celtes, je me suis réjouie de revoir tous ces paysages bordés de grands arbres, de champs et de petits ruisseaux. Gravissant sans peine les plus hauts sommets des Monts d'Arrée avant de rejoindre la voie la plus aisée, j'ai retrouvé un court moment le bonheur d'errer sans raison. Voilà un chemin que je reprendrais bien volontiers... une fois prochaine.
Car comme dirait le Sage :
"la voie la plus rapide n'est pas toujours la plus heureuse"