jeudi 21 août 2008

Juste avant de partir

Je suis angoissée. Comme tous les jeudi matin avant de reprendre la route en vu de reprendre la mer. J'ai beau me raisonner, je n'y peux rien c'est comme ça.

C'est toujours à ce moment là que je me rends compte à quel point mon boulot sur les bateaux est une vraie galère. A peine de retour, qu'il me faut déjà repartir : quitter ceux que j'aime, mon nid douillet, mon petit train-train quotidien... pour m'en retourner vers mon autre vie, voir d'autres visage, prendre d'autres habitudes, dormir dans un autre lit. Plus le temps passe et plus cela me pèse. Plus le temps passe et moins j'ai l'impression d'être à ma place dans ce double univers. J'ai de plus en plus de mal à gérer tout ça... et les kilomètres qu'il me faut parcourir chaque jeudi et la distance qui me sépare de ma 'vraie' vie.
Le temps à terre passe trop vite. Les journées filent entre mes doigts, les soirée me semblent bien trop courtes. Je ne prends le temps de rien me disant que je ne l'ai pas car cette soirée est la dernière, l'avant-dernière... ce compte à rebours m'oppresse, me ronge de l'intérieur. Et c'est comme ça pour tout. Je crains de faire certaines choses par peur de ne pas trouver le temps d'en faire d'autres. C'est une fuite en avant, sur une pente glissante, sans le moindre frein pour me retenir.

Avant de partir, j'essaye de bien dormir une dernière fois, peine perdue, tant l'angoisse du départ est palpable.
Avant de partir, je me jette sur mes boites mails pour y lire quelques derniers messages réconfortant et y répondre, retardant ainsi le moment du départ.
Avant de partir, je refais mes bagages en espérant ne rien oublier, je court partout dans la maison, un oeil rivé sur les aiguilles qui tourne trop vite.
Avant de partir, je fais un peu de rangement pour me donner bonne conscience et passer encore un peu de temps dans le cocon familier.
Avant de partir, je me prépare dans la précipitation pour avoir retardé le plus longtemps possible cet inévitable moment qui vient...

Car il est temps pour moi de partir maintenant.

3 commentaires:

Ry a dit…

Comme je te comprends. Ronald et moi revivons désormais ce même compte-à-rebours qui nous oppressait depuis cinq ans et que nous avions réussi à arrêter une merveilleuse année. Espérons que le prochain arrêt de cette sorte soit le bon... pour vous comme pour nous ! Nous ne savons pas comment nous réussirons à tenir la distance d'ici là, mais puisqu'il le faut, ma foi : comme nous, vous avez de la ressource, j'en suis sûre. Hauts les coeurs, nous voguons vers le meilleur !

Marie.

Stolvezen a dit…

Mille mercis Ma'ry pour ce gentil petit mot qui me remonte le moral.

Ma dernière semaine en mer fut particulièrement morose... Heureusement, pendant cette longue d'absence, j'ai enfin reçu le dossier tant attendu, celui de l'inscription à l'IUFM. J'ai sauté de joie en le voyant !!!
J'espère maintenant pouvoir coordonner mon boulot et mes cours en évitant les nombreux écueils que je trouverai surement sur ma route. Tout comme vous ;-)


Bises à toi et à Ronald.
Courage à vous deux.

Stol'... de tout coeur avec vous :)

Ry a dit…

Les différents petits mots échangés me remontent le moral ! Merci encore. Je viendrai les relire si le blues me reprend, et j'ai bien dit si, non mais ho ! ;)